Plaisians : échos d’une fête mémorable en 2024

Le pistou, l’agneau et le condor

Plaisians est une commune des Baronnies de très antique établissement. Un de ses fils (Guillaume de Plaisians), légiste de Philippe Le Bel, a vu son nom distingué par l’histoire lors des conflits de ce roi avec le pape et les templiers au début du XIVe siècle qui ont notamment conduit à l’installation de la papauté à Avignon pendant 70 ans.

Actuellement, c’est une commune rurale d’environ 200 habitants, classée à « habitat dispersé ». Le lieu est célèbre notamment par sa fameuse Clue, impressionnant passage entre deux falaises donnant accès à au plus un véhicule à la fois (http://www.plaisians.com/notre-album-photo/). Le cours d’eau qui y passe rejoint un peu plus loin les cours d’eau qui descendent dans la vallée d’Eygaliers et constituent le Derbous.

Chaque année, le dernier dimanche de juillet, une grande fête des traditions provençales y a lieu, avec (entre autres) démonstration de chiens de troupeau, concours d’aïoli, animations pour enfants et, clou de la journée, soupe au pistou et concert le soir.

Cette soirée a été impressionnante : de l’ordre de 600 personnes, de tout âge, pour qui avaient été préparées et servies (par des volontaires) des portions gargantuesque de soupe au pistou, de succulentes côtes d’agneau des Baronnies, de la tome de chèvre et une tarte à l’abricot. Le tout avec vin, bière et eau minérales pour les abstèmes.t

Dans ce cadre grandiose (partout la nature et la montagne), un orchestre, le Condor, a animé magistralement la soirée.

l s’agit d’un ensemble très original emmené par Jean-François Gerold, rassemblant une dizaine de musiciens ce soir là, qui va bientôt fêter ses 25 ans, pratiquant une sorte de fusion entre la musique provençale et la musique celtique, avec aussi l’intervention de guitares, de flutes à bec et traversière et d’une batterie (https://www.facebook.com/JFGmusique/?locale=fr_FR).

Concernant la musique provençale, une partie des musiciens jouent souvent comme tambourinaires, utilisant des « galoubets-tambourins » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Galoubet). Cet instrument traditionnel, souvent confondu avec le fifre, est double : il comporte une flute à bec à la sonorité aiguë qu’on joue de trois doigts de la main gauche tout en actionnant de l’autre main un tambourin). Côté celtique, ils utilisent des cornemuses, et on note la présence d’une bombarde, à moins qu’il ne s’agisse d’un hautbois catalan.

L’ensemble est très original, subtil dans la fusion des différentes influences, dansant (certains morceaux comportaient des danseurs, pour d’autres c’est le public qui dansait).

Les assistants à l’évènement étaient, outre les organisateurs bénévoles, des personnes vivant à proximité (en particulier à Buis les Baronnies) et, bien entendu, des touristes.

Ainsi, ce lieu ordinairement peu peuplé, s’est animé et a vibré dans la nuit étoilée. Performance mémorable, dont la prochaine manifestation sera en 2025.