La santé, dans la vallée…

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Montagne et forêts alentour, bonne qualité de l’air (du moins relativement à la ville), températures clémentes dans la vallée (sauf en hiver, où cela pique parfois), tranquillité. Vie proche de la nature. Mais l’être humain doit partout gérer des problématiques de santé. Ne serait-ce que parce que le temps use, sans parler des épidémies et des pandémies diverses qui se répandent périodiquement. Cela amène, dans ce pays isolé, à faire appel à des ressources et des infrastructures qui sont relativement distantes. Il est en pratique indispensable d’utiliser un véhicule automobile.

Les services médicaux sont au chef lieu de canton, Buis Les Baronnies, à quelques kilomètres, depuis longtemps. Autrefois, il y avait un médecin (le docteur Bernard), qui se déplaçait dans le canton et une (puis deux) pharmacies. L’hôpital local, maintenant devenu essentiellement un EHPAD, avait un service de maternité et un service médical. On a aussi eu au Buis dans les années 1980 un laboratoire d’analyses médicales, des dentistes, des kinésithérapeutes…

Pour les accidents ou les affections de santé graves nécessitant le secours de spécialistes, il fallait une clinique ou un hôpital avec un plateau technique plus sophistiqué. On devait aller, selon la gravité, à Vaison-la-Romaine (environ 25 km), à Carpentras (une quarantaine de km), voire à Avignon (70 km) et même Marseille quand c’était vraiment grave.

Par exemple, quand Paul a eu un accident vasculaire cérébral, dans les années 1960, il a dû faire un assez long séjour à l’hôpital de la Timone à Marseille. Sa femme y est descendue, se logeant comme elle pouvait le temps des soins. Quand Maurice a eu une hernie inguinale, il s’est fait opérer à Carpentras, où il n’est resté qu’un jour ou deux avant de revenir. L’opération de la cataracte de Marie a eu lieu à Vaison. Mais quand Yves a eu un problème oculaire, il a dû se faire accompagner à Avignon pour un traitement spécialisé. Bref, il y avait (et il y a toujours) du chemin à faire pour consulter un spécialiste.

Au cours du temps, la population s’est renouvelée. De nouveaux médecins sont venus. Une maison médicale a été créée au Buis ; elle rassemble, en 2024, cinq généralistes, 6 infirmières, des kinésithérapeutes, 2 ostéopathes, une psychologue, une diététicienne, une sage-femme,… Il y a aussi des cabinets de médecine douce en ville.

Heureusement, les services d’urgence fonctionnent et il y a des véhicules de transport sanitaire. Pour les cas graves, le centre de secours de Buis les Baronnies déclenchait autrefois la sirène en cas de besoin d’intervention des pompiers volontaires. Maintenant, les téléphones cellulaires et internet ont renouvelé la manière d’intervenir. Dans les cas extrêmes, un hélicoptère arrive . Il secourt les alpinistes en difficulté au rocher du Saint Julien et peut se poser au centre de secours du Buis. Mais c’est exceptionnel.

L’hôpital local est en cours de rénovation, mais il est douteux qu’y rouvre de sitôt un service de médecine. La pharmacie des Tilleuls est bien achalandée, le personnel y est obligeant et on y trouve de bons conseils.

Bref, dans la vallée du Derbous, comme ailleurs, la maladie est sans cesse aux aguets. Mais les services de santé locaux gèrent, en dessous d’un certain seuil de gravité.